Science
5
06
2014

Et si nous étions vraiment seuls dans l’univers ?

La découverte d’une autre intelligence semble de plus en plus improbable
TAGS : Atmosphère | Big Bang | Champ magnétique | Climat | Comètes | Évolution | Exoplanètes | Jupiter | Lune | Mars | Pulsar | Soleil | Trou noir | Univers | Vent solaire | Voie lactée | Zone habitable
Publié le : 5 juin 2014 - Modifié le : 2 juin 2023

Seuls dans l’univers ? La question peut paraître incongrue à un moment où les scientifiques commencent enfin à admettre que la vie a pu se développer ailleurs que sur Terre. Les découvertes de planètes potentiellement habitables se multiplient ces dernières années. Oui mais voilà, parallèlement, les découvertes sur notre système solaire et sur le développement de la vie sur Terre montrent qu’il faut une suite incroyable de hasards heureux et de coups de chance inouïs pour arriver jusqu’à l’espèce humaine. Alors oui, la vie existe probablement ailleurs dans l’univers, peut-être même dans notre système solaire, mais l’humanité, elle, est sans doute une exception cosmique...

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Le monde scientifique s’agite beaucoup depuis quelques années avec l’accumulation de découvertes d’exoplanètes, ces planètes orbitant comme la Terre autour d’une étoile hors du système solaire. Jusqu’à présent, il avait été très difficile de savoir « scientifiquement » s’il en existait ou non. On pouvait le supposer, mais pas le constater. En effet, la lumière d’une étoile est si intense qu’il est impossible de détecter des objets non lumineux et beaucoup plus petits gravitant autour. Rien ne prouvait qu’il y avait d’autres planètes, rien ne prouvait non plus qu’il y avait de la vie ailleurs que sur Terre, et encore moins qu’il existait quelque part des « extraterrestres » nous ressemblant : deux jambes, deux bras, une tête, des yeux, des oreilles, un nez, etc... et une intelligence au-dessus de la moyenne.

Des exoplanètes à la pelle !

Mais les observations réalisées par les télescopes CoRot puis Kepler ont changé la donne. Leurs instruments sont capables de mesurer une infime variation de la lumière d’une étoile. Ce peut être le signe qu’une planète vient à un moment donné obscurcir un tant soit peu l’étoile. Si, en plus, cette variation s’effectue à intervalles réguliers — six mois, un an, deux ans, etc... — alors, bingo ! il y a une planète en orbite autour de cette étoile. Ces mesures très fines réalisées par Kepler dans un petit espace de la Voie Lactée, ont permis de découvrir des planètes en veux-tu en voilà, dont certaines, potentiellement, sont habitables, accueillent sans doute une forme de vie, et peut-être même une forme d’humanité.

Du coup, emballement cosmique dans la communauté scientifique ! Il y a des centaines de milliards d’étoiles dans notre galaxie, et il y a des milliards de galaxies dans l’univers observable. Et chaque étoile abrite en moyenne une ou deux planètes. Franchement, si dans toutes ces planètes, il n’y en a pas une qui ressemble à la Terre, c’est à désespérer de l’univers !

L’univers est un lieu hostile où la vie semble spontanément apparaître et se développer mais dans la menace permanente de sa destruction.

Au début des années 60, Franck Drake, pour appuyer le lancement du programme « d’écoute du ciel » à la recherche d’une intelligence extraterrestre, le SETI (Search for ExtraTerrestrial Intelligence), avait conçu une équation, connue sous le nom d’équation de Drake, calculant le nombre potentiel de civilisations comme la nôtre dans notre seule galaxie. Il en avait trouvé 1 million.

Le radiotélescope d’Arecibo est situé sur la côte nord de l’île de Porto Rico. Il est notamment utilisé dans le cadre du programme SETI. En 1974, il a envoyé un message vers d’autres mondes... Pas de réponse à ce jour !

Mais depuis, les scientifiques ont tempéré ce bel enthousiasme. En effet, notre civilisation date de 5.000 ans environ. Nous n’avons une activité « radio » que depuis au mieux 120 ans [1]. Il faudrait donc que dans ce court intervalle, une planète, au même moment, émette elle aussi des émissions radio... Très faible probabilité. L’univers date du Big Bang, il y a 13,5 milliards d’années. Notre propre système solaire date de 4,6 milliards d’années. 120 ans, ou même 5.000 ans, sur de telles durées, c’est infinitésimal ! D’ailleurs, les grandes oreilles du SETI n’ont rien entendu depuis 1960. S’il y a eu d’autres humanités dans notre galaxie, soit elles ont disparu depuis longtemps, soit elles ne sont pas encore arrivées à notre stade de développement, soit elles l’ont dépassé depuis longtemps et ont remplacé les ondes radio par la télépathie...! soit encore il n’y a pas d’autre civilisation que la nôtre.

Aujourd’hui, un certain nombre d’exoplanètes sont potentiellement habitables. En avril dernier la première exoplanète habitable de même taille que la Terre a été découverte [2]. Mais habitable ne veut pas dire habitée. Car, pour être habitée, fût-ce par de très primitifs organismes unicellulaires, il faut que la planète réunisse un nombre considérable de conditions. C’est en observant notre propre système solaire que les scientifiques ont compris comment la vie est apparue sur Terre et surtout comment elle s’y est maintenue, contre vents et marées... c’est le cas de le dire !

Notre système solaire, comme je l’ai raconté dans cet article Je suis dégoûté : l’homme n’est pas au centre de l’univers !, s’est formé dans la Voie Lactée, notre galaxie, il y a environ 4,6 milliards d’années. Nous nous situons un peu en périphérie, et nous avons la chance de graviter dans une zone tranquille, une sorte de banlieue pavillonnaire calme. Ailleurs dans notre galaxie, il n’est pas dit que la vie soit aussi rose. Nous tournons autour du centre de la Voie Lactée qui est occupé par un trou noir, comme à peu près tous les centres de galaxie. Un trou noir est un objet étrange à la gravité si intense qu’il absorbe tout, y compris la lumière, et même le temps. Dans quel enfer conduit ce « trou » ? Mystère. Certains pensent que c’est un passage vers un autre univers. Mais ils ne sont pas allés voir... On ne peut pas, d’ailleurs. Donc, pour qu’une humanité apparaisse sur une planète, il ne faut pas que son étoile soit trop proche de ce redoutable trou...

Le centre des galaxies est souvent occupé par un trou noir qui dévore tout ce qui passe à sa portée !

Et notre galaxie, qui tourne autour de la galaxie d’Andromède, va bientôt la percuter et c’en sera fini de nous. Et sans doute de toutes les planètes potentiellement habitables de la Voie Lactée. Or, des chocs de galaxies ne sont pas rares. Et cela crée des dégâts, inutile de le préciser ! La vie dans une galaxie n’est donc pas de tout repos.

Représentation de la collision entre deux galaxies. Elles se rapprochent l’une de l’autre, puis s’écartent, puis se rapprochent de nouveau, dans une danse macabre.

Si vous voulez habiter quelque part, ne choisissez pas l’univers !

De toute façon, l’univers n’est pas un endroit où il fait bon vivre, en général. Le calme dans lequel nous baignons depuis peu est trompeur. L’univers est un enfer peuplé de curieux objets cosmiques pas sympathiques du tout comme les magnétars ou les pulsars à l’activité magnétique débridée. Aucune civilisation semblable à la nôtre ne pourrait se développer dans l’environnement de tels objets.

Sur cette représentation on voit un pulsar ’aspirer’ la matière de son étoile...

Il y a des étoiles qui explosent et se transforment en supernovas. L’énergie développée à ce moment est si considérable que notre bombe d’Hiroshima à côté est une pichenette de fillette ! Quand elles ne se percutent pas de plein fouet. Je plains les planètes qui tournent autour à ce moment-là ! D’ailleurs, le plus souvent, les étoiles torturent leurs planètes. Certaines sont trop proches de leur étoile et « cuisent » sur place, en attendant d’être bientôt dévorées. Pensez-vous qu’une humanité puisse vivre sur une planète qui fait le tour de son soleil en un jour ? Certainement non. Mais il y a pire : ces planètes qui ne tournent pas sur elles-mêmes et qui présentent la même face à leur étoile. La face exposée est invivable, car très chaude, la face cachée est invivable aussi, car très froide. Sur le côté, il y a une bande « tempérée » où la vie serait possible. Mais franchement, rien ne vaut une planète comme la Terre, qui tourne sur elle-même en une journée et « réchauffe » toutes ses faces régulièrement, comme n’importe quel four à chaleur tournante.

Et ne parlons pas des planètes à l’orbite elliptique. Toute vie humaine y serait impossible. La planète se rapproche de son étoile et se réchauffe dangereusement pendant quelques mois, voire quelques années, puis elle s’éloigne et se refroidit graduellement. Invivable ! Notre Terre, elle, a la chance d’avoir une orbite régulière, quasi circulaire. La distance entre nous et le soleil est pratiquement constante. Les écarts de température ne sont pas excessifs, entre un minimum de -92° (relevé par la NASA dans l’Antarctique) et un maximum de 56,7° (relevé par la NASA dans la Vallée de la Mort en Californie).

Autrement dit, l’univers est la dernière destination rêvée pour une humanité en quête d’un havre de paix pour se développer et prospérer.

Une seule adresse vivable dans l’univers, la Terre

Qu’est-ce que nous avons, nous, sur Terre, de si particulier ? Tout et rien. Nous avons d’abord la chance d’avoir une étoile centrale assez stable. Mais attention, stable ne veut pas dire sans danger. Le Soleil n’est pas que notre ami.

Souvent, nous louons cette étoile qui nous réchauffe le cœur et l’épiderme, qui fait pousser nos plantes, qui nous apporte tous les jours notre quota d’énergie, mais en fait, le Soleil n’est un bienfait pour la Terre que parce que notre planète présente des caractéristiques qui nous protègent de ses méfaits !

Ainsi, le puissant champ magnétique de la Terre, la magnétosphère, nous protège des vents solaires du Soleil. Ce sont des flots de particules chargées qui, s’ils atteignaient la Terre, provoqueraient des perturbations dans nos installations électriques, dans nos ordinateurs, dans nos satellites, dans nos communications. Notre étoile perd chaque seconde un million de tonnes de matière sous forme de vent solaire qu’elle vomit sur la Terre sans aucun égard pour nous. Heureusement, la Terre, grâce à son noyau, est enveloppée d’un manteau magnétique qui détourne ce plasma. Les rayons parviennent néanmoins à se faufiler aux pôles, où le manteau magnétique est ouvert. Cela donne les fameuses aurores polaires. Sans ce champ magnétique qui nous protège, l’humanité n’aurait jamais vu le jour.

Le bouclier magnétique qui enserre la Terre nous protège des vents et des éruptions solaires.

Un orage magnétique considéré comme le plus puissant a eu lieu au XIXe siècle, précisément à la fin de l’été 1859. Il fut si puissant que le champ magnétique terrestre s’inversa temporairement. On raconte qu’il était possible de lire le journal en pleine nuit !

Une autre éruption solaire a eu lieu en mai 1921 et a endommagé des centrales électriques. Mais à l’époque, nous ne dépendions pas autant de l’électricité. Aujourd’hui, selon les études récentes [3], une éruption équivalente priverait d’électricité 130 millions de personnes aux États-Unis.

Plus récemment, le 13 mars 1989, une éruption solaire a provoqué une panne électrique géante au Québec. C’est assez dire que sans notre bouclier magnétique, notre civilisation n’existerait pas.

Quand le monde entier a retenu son souffle le 21 décembre 2012, craignant que la prophétie de fin du monde des Mayas se réalise, les astronomes observaient inquiets l’état du soleil qui manifestait alors une intense activité...

Autre protection contre le soleil, la couche d’ozone située dans la stratosphère. Elle nous protège des rayons ultraviolets les plus nocifs émis par le Soleil. Ces rayons sont capables de provoquer d’intenses brûlures de la peau et même des cancers. Quand on s’est aperçu que l’usage intensif de nos aérosols perçait un trou de plus en plus large dans cette couche, on a remplacé rapidement le gaz de tous nos aérosols. La survie de l’humanité était vraiment en jeu !

Bref, le Soleil, est un ami... qui ne nous veut pas que du bien. Nous ne saurions exister sans lui mais il peut aussi causer notre perte.

Quand il s’est formé, il y a plus 4,6 milliards d’années, gravitaient autour de lui des poussières qui se sont agglomérées les unes aux autres. Si vous faites régulièrement votre ménage, vous constaterez vous-même cette étrange particularité des poussières à former des amas. Au cours des millions d’années suivantes, ces poussières ont formé des planètes, des planètes dites « telluriques » c’est-à-dire rocheuses, comme la Terre, Venus ou Mars, et des planètes géantes gazeuses comme Jupiter, Saturne, Neptune ou Uranus. Jupiter domine en maître les planètes du système solaire. Nous le verrons plus loin, c’est notre « garde du corps » cosmique. Mais il n’abrite pas la vie. Les planètes gazeuses sont mortes et malheureusement, l’immense majorité des planètes qui gravitent autour d’autres étoiles dans le cosmos sont gazeuses.

Nous sommes vraiment peu de chose...!

Nous savons qu’il n’y a pas de vie sur Mercure, trop proche du Soleil, ni sur Vénus, pour la même raison. Les scientifiques pensent qu’il y en a peut-être eu sur Mars, mais il n’y en a sans doute plus, ou dans les profondeurs ; en tout cas, pas de civilisation martienne en vue. Sur certains satellites de Jupiter de l’eau a été découverte. Elle pourrait abriter de la vie. Mais pas d’humanoïdes non plus. Apparemment, dans notre système solaire, nous sommes seuls, vraiment seuls.

Pour la bonne raison que la Terre est la seule planète habitable.

La recette de la bonne planète habitable

Pour réussir la recette de la planète habitable, il faut d’abord être à la bonne distance de l’étoile centrale, ni trop près, auquel cas toute vie est carbonisée, ni trop loin, auquel cas la vie est congelée. On définit ainsi une « zone habitable » où une planète est susceptible d’abriter la vie.

La Terre se situe dans la zone habitable du système solaire. Ni trop près comme Venus ; ni trop loin comme Mars.

La vie elle-même, on le sait, a besoin de certaines conditions pour apparaître. Il faut de l’eau, des éléments de base, comme les acides aminés, et de l’énergie. Il est possible que de très nombreuses exoplanètes contiennent de l’eau. Mais seule l’eau à l’état liquide est propice à la vie. Si la température est trop élevée, l’eau s’évapore ; si elle est trop basse, l’eau se transforme en glace.

On a compris récemment que l’eau a été apportée sur Terre par une pluie continue de comètes qui contenaient de l’eau à l’état de glace. Les éléments constitutifs de la matière vivante semblent avoir été apportés sur Terre de la même manière. Il a « suffi » ensuite d’une étincelle pour que la vie apparaisse sur notre planète, grâce à une alchimie que les scientifiques n’ont pas encore parfaitement comprise et ne parviennent pas en tout cas à reproduire en laboratoire.

Les recherches récentes montrent aussi qu’une forte activité volcanique est nécessaire à l’apparition et au maintien de la vie. Et de ce point de vue, la Terre est gâtée.

Les éléments nécessaires à la vie semblent donc être naturellement présents dans l’univers. La vie n’est pas apparue miraculeusement sur Terre, même si on ne sait pas encore comment. Donc, ce qui s’est passé sur notre planète a pu se produire aussi sur d’autres planètes, encore faut-il qu’elles soient « vivables ».

Pour cela, on l’a vu, il faut un soleil relativement calme. Mais il faut aussi un subtil équilibre entre les terres émergées et les océans. Sur notre Terre, 71 % de la surface est occupée par l’eau. Cette eau s’évapore pour aller arroser les terres. S’il y avait plus de terres que d’océans, de vastes déserts arides se formeraient au centre des continents. Sur Terre, l’équilibre est parfait. Cela tient bien sûr à l’intense activité géologique interne de notre planète [4]. Quelle est la probabilité pour que pareil équilibre se retrouve sur une autre planète située en zone habitable ? Ce n’est pas impossible mais nos chances d’avoir des copains dans l’univers diminuent encore...

Il faut aussi une gravité suffisante pour retenir une atmosphère. Mais pas trop forte pour ne pas nous clouer à la surface du sol. Certaines exoplanètes sont dans ce cas, et aucune vie comme la nôtre ne peut s’y développer. Sur Mars la gravité est le tiers de celle de la Terre. Pas facile pour y vivre. Autrement dit, notre gravité terrestre est juste ce qu’il faut, ni trop, ni trop peu. À quoi ressemblerait une humanité qui ne bénéficierait pas d’une gravité proche de la nôtre ? Je n’ose l’imaginer...!

Vivre... et survivre, surtout

Vivre, c’est bien. Survivre, c’est mieux. Si les conditions de l’apparition de la vie sur Terre sont bien cernées par les scientifiques, les conditions de notre survie relèvent elles aussi du miracle. À l’heure où je vous parle, je ne devrais plus vous parler, en fait, si une succession incroyable de petits miracles ne s’était pas produits.

Car l’univers est un flipper géant où les objets se télescopent en permanence avec une violence inouïe et des conséquences souvent catastrophiques, voire apocalyptiques !

La Lune aurait été formée à partir des débris du manteau terrestre propulsés dans l’espace par le choc entre la Terre et une planète de la taille de Mars, Theia, il y a 4,5 milliards d’années.

Notre système solaire a joué peu de temps après sa formation à une grande partie de planètes tamponneuses ! En constatant que les roches de la Lune présentaient la même composition que le manteau terrestre, des scientifiques ont émis l’hypothèse — généralement admise aujourd’hui — que la Terre a été percutée par une planète de la taille de Mars — appelée Theia — et que les débris consécutifs à la collision se sont agglomérés pour former la Lune. Le choc a été tel que l’axe de la Terre a été dévié de 60° ! L’air penché de notre planète vient de là.

C’est grâce à une photographie aux infrarouges que l’on a découvert que tout l’hémisphère nord de Mars avait été aplati à la suite d’une collision avec un objet.

Mars aussi a été percutée par un énorme objet qui l’a touchée par le dessus, ce qui explique l’aspect particulier de la planète, un demi-hémisphère Nord presque lisse, et un demi-hémisphère Sud tourmenté. Uranus a connu pire ! Le choc avec un autre objet a été si puissant que la planète a fait un quart de tour sur son axe. Alors que toutes les planètes tournent autour d’un axe vertical nord-sud, Uranus tourne autour d’un axe horizontal ! Et qu’est-il arrivé à Pluton qui est la seule planète à ne pas tourner autour du soleil dans le champ de l’écliptique, c’est-à-dire pour nous, à l’horizontale, mais en biais, avec une orbite inclinée à 17° ?

Heureusement, ce jeu de planètes tamponneuses, caractéristique du début du système solaire qui devait contenir plus de planètes qu’aujourd’hui, a pris fin il y a environ 3 milliards d’années. Tout est devenu plus calme.

La Ceinture d’Astéroïdes est située entre Mars et Jupiter et est constituées de petits objets susceptibles de percuter la Terre à tout moment.

Mais pas totalement serein. Il existe en effet trois bandes de voyous qui se tiennent bien cachés dans le système solaire. Ces trois gangs menacent en permanence notre sécurité. Il y a d’abord tous les objets de la Ceinture d’astéroïdes située entre Mars et Jupiter. Et un peu plus loin, le second gang, dans la Ceinture de Kuiper, au-delà de l’orbite de Neptune. Et encore loin, aux confins du système solaire, entre 20.000 et 30.000 unités astronomiques [5], soit 3.000 à 4.500 milliards de km du soleil, se trouverait le Nuage d’Oort, du nom de l’astronome néerlandais qui a développé l’hypothèse de l’existence d’une zone remplie d’objets qui, malgré l’éloignement phénoménal du soleil, subissent encore sa force d’attraction ! Les objets de ce nuage seraient composés de glace.

Situé aux confins du système solaire, le nuage d’Oort est composé de comètes de glaces. Plus près de nous (mais encore très loin), la Ceinture de Kuiper est elle aussi composée de petits objets. C’est dans cette zone que se trouve Pluton.

Ces trois gangs nous menacent en permanence. Heureusement pour nous, le système solaire a un vigile en la personne de Jupiter. Sa masse est si énorme qu’il attire à lui la plupart des objets qui voyagent dans le système solaire, protégeant ainsi la Terre des astéroïdes ou des comètes qui passent à notre proximité. Sans lui, nous serions sans doute régulièrement bombardés. Il l’a d’ailleurs été lui-même très récemment, en 1994, par la comète « Shoemaker-Levy 9 » et ses 21 morceaux. Les scientifiques ont pu filmer les impacts successifs des morceaux de cette comète sur Jupiter. Malgré son gigantisme, la planète a accusé le coup ! Le nuage provoqué par un des débris percutant la planète a été si volumineux qu’il aurait pu contenir la Terre !

La comète ’Shoemaker-Levy 9’ s’est scindée en 21 morceaux qui ont percuté Jupiter en juillet 1994 provoquant des explosions titanesques.

On sait qu’un astéroïde de 10 km de diamètre, en s’abattant sur la Terre dans la presqu’île du Yucatan dans le golfe du Mexique il y a 65 millions d’années, a provoqué la disparition des dinosaures et de 95 % des espèces vivantes ! Nous y reviendrons...

Et si nous regardons la Lune par une belle soirée, que voyons-nous à sa surface ? Une multitude de cratères. On a longtemps cru que ces cratères étaient d’origine volcanique, mais après les missions habitées sur la Lune et l’analyse des roches de la couronne des cratères, on s’est aperçu qu’il s’agissant de cratères d’impact de météorites.

Le grand bombardement tardif a eu lieu il y a 4,1 à 3,9 milliards d’années et a impacté toutes les planètes et notre Lune qui en garde encore des traces visibles.

Il semblerait que nos voyous de l’espace se soient livrés entre 4,1 à 3,9 milliards d’années à un bombardement massif de tout ce qui bougeait. Il existe sur Terre aussi des traces de ces attaques, même si avec l’atmosphère terrestre et l’érosion, ces cratères se sont estompés. Ce « grand bombardement tardif », comme on l’appelle, se serait donc produit peu de temps après la formation du système solaire et aurait sans doute été provoqué par une modification des orbites de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Un chassé-croisé entre ces planètes aurait propulsé dans le système solaire toutes sortes de petits objets situés à proximité et qui refusaient de fusionner en planète comme les autres — des rebelles, on vous dit !

Imaginons qu’une planète errante — et l’on a découvert récemment qu’il en existait des milliards, silencieuses et sombres, qui voyagent incognito dans l’univers — entre dans le champ d’attraction de notre soleil et perturbe les objets qui se trouvent dans ces ceintures et ce nuage. Un nouveau bombardement pourrait reprendre mettant fin à l’aventure humaine. Ce phénomène n’est pas exceptionnel. Si nous avions des copains dans les étoiles, ils ont sans doute été tous bombardés à l’heure qu’il est !

Il n’y a donc pas que l’univers qui est dangereux, notre propre système solaire, où pourtant nous passons tous les étés des vacances formidables, les doigts en éventail sur les plages, est tout aussi hostile. Pourtant, si nous sommes là, c’est que la Terre a connu une période de calme. Mais un calme tout relatif.

La Terre est-elle vraiment un paradis comme cette plage de Tahiti le laisserait croire ?

La Terre n’est pas le paradis qu’on imagine

Ainsi tout récemment, le 30 juin 1908, un objet céleste a explosé dans le ciel de la Sibérie centrale. C’est l’événement appelé « événement de la Toungouska », du nom de la rivière où l’objet a explosé, provoquant une onde sismique qui fut ressentie sur toute la Terre. Une intense lumière fut visible dans le ciel pendant plusieurs jours et le ciel fut légèrement voilé. Des centaines de kilomètres carrés de forêt ont été soufflés en un instant ! Heureusement, la région était peu peuplée et il n’y eut pas de victimes. Mais on imagine les dégâts causés par une telle explosion si elle se produisait en plein cœur de l’Europe de nos jours.

Le 30 juin 1908 un objet céleste explose au-dessus de la vallée de la Toungouska en Sibérie ’soufflant’ les arbres des forêts avoisinantes.

Selon une hypothèse de plus en plus acceptée, une comète a explosé au-dessus de l’Amérique du Nord il y a seulement 13.000 ans. Elle a entraîné d’immenses incendies et des tempêtes rendant l’air irrespirable. Les hommes qui peuplaient l’Amérique du Nord à cette époque — la civilisation dite de Clovis [6] — auraient été totalement décimés ainsi que tous les grands animaux, dont les mammouths et l’impressionnant smilodon ou tigre à dents de sabre. Un incendie d’une telle ampleur est imparable ! Tout ou presque tout ce qui vivait en Amérique du Nord à cette époque a disparu, balayé par une comète !

Le pire est que ces objets qui nous menacent sont de petite taille. Ils sont donc très difficiles à repérer dans le ciel. On se souvient de l’astéroïde qui est tombé au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk dans l’Oural le 15 février 2013 [7]. Son explosion a dégagé une énergie 15 à 20 fois supérieure à celle de la bombe d’Hiroshima. Il a fait 1.000 blessés et des quantités de dégâts. Et il ne faisait que 20 mètres de diamètre. Personne ne l’avait vu venir. Pourquoi ? Parce que sa trajectoire était dans l’axe du soleil et tous les télescopes, pour des raisons qu’on imagine, sont dirigés à l’opposé de notre étoile. Même si l’on repère ce genre d’objet, prévoir leur trajectoire et leur éventuel impact avec la Terre est encore plus difficile. Notre vulnérabilité est donc très grande.

Une météorite est tombée dans l’Oural le 15 février 2013. Personne n’avait prévu sa venue !

En décembre 2004, un objet de 320 mètres de diamètre a frôlé la Terre à 29.970 km [8]. Dans les jours qui ont précédé, on a bien cru qu’il allait nous percuter. Mais les calculs de trajectoire ont été affinés, et finalement, il nous a évités de justesse. La presse en a peu parlé car au même moment les journalistes étaient accaparés par le tsunami qui ravageait la Thaïlande... Mais il est probable que cet objet, qui reviendra nous rendre visite, nous percutera en 2036, à moins qu’en passant très près de la Terre en 2029, son orbite ne soit modifiée...

Et puisque j’évoque le tsunami de 2004, souvenons-nous de quelle violence la Terre est capable elle-même quand les « éléments » se déchaînent. A-t-on oublié le terrible tremblement de terre et le tsunami qui ont ravagé le 11 mars 2011 la région du Tohoku au Japon, mettant en péril la centrale atomique de Fukushima ? A-t-on oublié l’ouragan Katrina qui a volatilisé la Nouvelle-Orléans en 2005 ? A-t-on oublié l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull le 20 mars 2010 qui a obligé les autorités à clouer au sol tous les avions pendant plusieurs jours ? Tous ces événements — et je n’en cite que quelques-uns — nous rappellent que la Terre peut se montrer d’une violence inouïe balayant tout sur son passage.

Le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque a balayé la côte nord-est du Japon et frappé la centrale atomique de Fukushima.

L’épisode le plus fameux est celui du déluge raconté dans la Bible et dans d’autres textes anciens et qui est inspiré sans doute d’un événement réel. Beaucoup d’hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène qui a condamné à la noyade des quantités d’individus. Des chercheurs pensent que l’événement s’est produit il y a 7.500 ans [9]. La Méditerranée, gonflée par la fonte des glaces après une période de glaciation, s’est brutalement déversée en une nuit fatale dans la mer Noire avec une force deux cents fois supérieure aux chutes du Niagara, balayant tout sur son passage et obligeant les rares survivants à se réfugier dans les hauteurs. Le phénomène aurait sans doute été anticipé pour permettre à quelques individus de survivre.

N’oublions pas non plus qu’autrefois la France et l’Angleterre étaient réunis et que c’est un séisme (entre -450.000 et -180.000 ans) qui a soudain rompu une crête qui retenait au nord-est un lac glaciaire. Des quantités monstrueuses d’eau se seraient déversées en très peu de temps à l’emplacement de la Manche actuelle, créant les falaises abruptes que l’on connaît bien et qui sont à l’identique du côté français et du côté anglais. L’Angleterre devint alors une île et les hommes qui s’y étaient aventurés, faute de savoir construire des bateaux, y restèrent prisonniers. Il semblerait que cette population coupée brutalement de l’Europe se soit éteinte.

Les falaises de Douvres semblent avoir été découpées d’un seul coup net. Le même type de relief se retrouve côté français.

Autrement dit, la Terre elle-même n’a pas toujours été un endroit où il faisait bon vivre. À plusieurs reprises, les espèces vivant à sa surface ont été quasiment anéanties. Des changements dans la composition de l’atmosphère, de possibles éruptions volcaniques apocalyptiques, des périodes de glaciation régulières — tous ces phénomènes naturels ont compromis la vie sur Terre. Les scientifiques recensent au moins sept extinctions massives, provoquant à chaque fois la disparition de 50 à 95 % des espèces selon les époques. Certes, malgré ces extinctions massives, toute vie n’a pas été rayée de la carte terrestre. Mais ce qui nous intéresse c’est le chemin du vivant qui a mené à nous, l’humanité. Est-ce que les ancêtres de nos copains des étoiles ont réussi, comme les nôtres, à passer à travers ces cataclysmes ?

La survie de l’humanité est constamment menacée

Le chemin de l’Évolution qui conduit à nous a été semé d’embûches. Un fait a longtemps intrigué les scientifiques. Notre patrimoine génétique est assez pauvre alors qu’à certaines époques il a présenté une grande richesse [10]. En bonne logique, il ne devrait pas y avoir sur Terre qu’une seule humanité, mais plusieurs espèces d’humanoïdes, comme à une certaine époque l’homo sapiens a cohabité avec l’homme de Neandertal. Pourquoi sommes-nous la seule espèce intelligente sur Terre ? Tout se passe comme si l’humanité était passée par une sorte de « goulot d’étranglement ». Qu’est-il arrivé ? Qu’est-ce qui a pu causer une extinction massive des humanoïdes ? La chute d’une météorite comme pour les dinosaures ?

Il y a 74.000 ans, l’éruption violente du supervolcan Toba à Sumatra a provoqué une longue période glaciaire qui a décimé la plus grande partie de l’humanité.

L’hypothèse avancée est l’éruption du supervolcan Toba de l’île de Sumatra en Indonésie il y a 74.000 ans [11]. Cette éruption cataclysmique, 3.000 fois supérieure à celle du Mont Saint Helens aux États-Unis en 1980, a pu provoquer une baisse brutale de la température. L’espèce humaine qui, après sa séparation de la branche des grands singes à partir d’une origine commune, a connu une grande diversité, aurait été décimée. Seuls quelques milliers d’individus (entre 2.000 et 10.000 selon les estimations, c’est-à-dire une petite ville !) auraient survécu et auraient ensuite peuplé le monde, et cela expliquerait la pauvreté de notre matériel génétique et surtout la très grande homogénéité entre nos cultures, nos comportements, nos langues, etc. Nous descendons tous de cette poignée de valeureux survivants !

Bref, nous avons eu chaud. Ou plutôt très froid ! Si nos copains des étoiles lointaines ont connu pareille explosion, ont-ils survécu comme nous ? Le paradoxe est que les volcans sont utiles à la vie, mais, comme tous les phénomènes naturels décrits ici, ils sont aussi potentiellement destructeurs.

Et nous pouvons encore avoir très chaud. Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau phénomène cataclysmique comme nous en avons connus par le passé : la chute imprévisible d’un objet céleste, un jet massif de matière solaire, l’explosion d’un volcan ou même l’inversion du champ magnétique.

La taille d’une éruption solaire (ici celle de mars 2012) est considérable par rapport à celle de la Terre.

Cette inversion du champ magnétique est sans doute ce qui pourrait nous arriver de pire. Notre magnétosphère, on l’a vu, nous protège des éruptions solaires mortelles. Elle s’inverse pour une raison mystérieuse tous les 200 à 300.000 ans. Le Sud devient le Nord et inversement. La dernière inversion a eu lieu il y a... 780.000 ans. Autant dire que la prochaine peut se produire à tout moment sans prévenir. L’inversion elle-même n’est pas une menace, mais pendant un certain temps, quelques jours, voire quelques semaines, la Terre sera privée de protection et sera exposée sans défense au vent solaire. Et c’en sera fini de notre civilisation, et peut-être de toutes les espèces vivantes.

Mars, qui avait à l’origine un champ magnétique comparable à celui de la Terre l’a perdu pour une raison inconnue. Alors les vents solaires ont arraché son atmosphère. La planète est devenue froide, l’eau qu’elle contenait a gelé. Elle est aujourd’hui un monde glacial, désolé, sans vie. Est-ce le sort qui nous guette ? Est-ce le sort qu’ont connu d’autres civilisations dans l’univers ?

Notre bonheur actuel est donc très précaire.

En résumé, l’univers est un enfer, le système solaire est un enfer, la Terre est un enfer. C’est un miracle que nous soyons encore indemnes, mais pour combien de temps ? La question n’est pas : « Combien de chances y a-t-il qu’une autre humanité existe dans l’univers ? » mais « Combien de chances y a-t-il qu’elle ait survécu ? ». Si l’on multiplie la probabilité qu’une planète habitable soit effectivement habitée puis qu’on multiplie le résultat par la probabilité qu’une humanité ait pu s’y développer jusqu’au stade civilisé et qu’on multiplie encore le résultat par la probabilité qu’elle ait survécu à toutes les catastrophes naturelles qui agitent l’univers, le résultat est pour moi égal à 1. Une seule chance, et c’est nous qui l’avons saisie !

Née grâce à une météorite, notre civilisation pourrait être anéantie par une autre...

Mais il y a pire. Nous avons failli tout bonnement ne jamais exister !

Il y a 65 millions d’années, comme on l’a dit précédemment, un astéroïde a frappé la Terre entraînant la disparition des dinosaures et de 95 % des espèces. Parmi les survivants, des petits rongeurs qui ont laissé passer l’orage bien à l’abri dans des galeries creusées dans le sol. Ces rongeurs, les premiers mammifères, sont nos ancêtres. Les dinosaures qui les menaçaient ayant disparu, ils ont pu prospérer sur la surface du globe et ont donné naissance à une multitude d’espèces, dont au final l’espèce humaine. Certes, il existait déjà des « gros mammifères » sur la planète, aussi gros que des loups. Dans l’estomac de certains d’entre eux ont a même retrouvé des petits dinosaures. La branche mammifère était donc bien développée du temps des dinosaures, mais elle a vraiment prospéré avec l’anéantissement de ces êtres monstrueux grands et voraces.

La disparition des Dinosaures il y a 65 millions d’années est aujourd’hui expliquée par la chute d’une météorite. 95 % des espèces auraient été anéanties.

Ainsi, rien ne dit que l’homme serait apparu sur Terre si cet astéroïde n’avait pas touché notre planète. Les dinosaures continueraient à peupler notre planète, terrorisant nos ancêtres. L’homme serait une pure potentialité... Est-ce que ce même scénario a pu se reproduire sur une autre planète ? Est-ce que l’Évolution peut conduire à l’humanité en empruntant d’autres voies ? Et si oui, qu’avons-nous de commun avec cette humanité née d’une autre histoire ? Nous avons tellement été façonnés, physiquement et mentalement, par la Terre où nous vivons, par ses fureurs, ses dangers, mais aussi par ses bienfaits, que nous sommes certainement uniques. Car l’histoire de notre Terre est unique.

On le voit, pour qu’une humanité se développe sur une planète, il faut une bonne dose de circonstances particulières, et une grande quantité d’heureux hasards. Et pour qu’une humanité survive ensuite, il lui faut une sacrée baraka. Bref, le développement de la vie sous une forme qui permet l’apparition d’une espèce évoluée comme l’homme n’est pas du tout un phénomène naturel, évident, irrésistible. Nous ne sommes qu’une potentialité qui nécessite un très grand nombre de paramètres pour éclore et survivre.

Dans ces conditions, même si la vie est sans doute apparue sur d’autres planètes dans l’univers, dans notre galaxie ou une autre, les chances qu’une humanité un peu semblable à la nôtre existe me paraissent à peu près nulle. Et même s’il en a existé une, ou plusieurs, elles n’ont sans doute pas survécu à tous les périls qui nous menacent. Nous-mêmes, qui avons par hasard réchappé au pire, nous ne sommes pas certains d’être encore en vie demain. Sans même parler des menaces que nous faisons courir sur notre propre existence par le réchauffement climatique, l’épuisement de nos richesses et nos armes chimiques, bactériologiques ou nucléaires.

Oui, sans aucun doute, au moment où j’écris ces lignes, je suis sans doute le seul dans l’univers — en-dehors des autres blogueurs sur Terre, naturellement ! — à écrire l’incroyable destinée de mon humanité chérie.

Une éclipse solaire unique

Phénomène tout à fait incroyable, lors d’une éclipse, le disque de la Lune coïncide exactement avec celui du soleil.

S’il existe une autre humanité, ce dont je doute, vivant sur une autre Terre, entourée d’une Lune, il est vraiment très peu probable que nos copains aient la chance de pouvoir observer ce phénomène incroyable que nous voyons, nous, sur notre Terre : le disque de la Lune coïncidant parfaitement avec celui du soleil. C’est par un hasard extraordinaire que la Lune, qui est 400 fois plus petite que le Soleil, se trouve aussi 390 fois plus près de la Terre que lui. Distance et taille s’équilibrant, les deux astres ont le même diamètre apparent. La Lune peut donc totalement masquer le Soleil lors d’une éclipse. Et ça, alors là, j’en suis sûr, il n’y a que les Terriens qui voient quelque chose comme cela !

Et les extraterrestres, alors ?

Si nous sommes seuls dans l’univers, d’où viennent alors les extraterrestres qui, si l’on en croit divers témoignages depuis des dizaines d’années, apparaissent dans le ciel à bord d’engins défiant les lois de la physique ? J’ai déjà dit dans cet article Les extraterrestres sont parmi nous ! et dans celui-ci Que faut-il penser de la théorie des Anciens Astronautes ? et aussi dans celui-ci Y a-t-il un extraterrestre dans l’OVNI ? que les extraterrestres me semblent plutôt relever du phénomène psycho-physique que du voyage intergalactique.

D’où viennent vraiment les étranges vaisseaux que certains témoins disent avoir observés dans le ciel ?

Les extraterrestres et les OVNIs seraient en fait des projections de notre inconscient collectif qui se matérialiseraient à nos yeux selon une apparence qui emprunte beaucoup à nos productions imaginaires (les « petits hommes verts ») et à nos propres technologies (triangles ressemblant aux chasseurs américains B2 notamment). Ce qui explique que ces engins défient les lois de notre physique : apparition/disparition soudaines, accélération fulgurante, absence de bruit, etc. Ce sont un peu comme les apparitions de fantômes que les médiums prétendent voir aussi clairement qu’ils nous voient. Si les extraterrestres étaient réellement des voyageurs de l’espace venant d’une autre planète, leur comportement serait sans doute très différent. Ils ne se contenteraient pas de voler au-dessus de nous sans rien faire.

Il n’y a pas de planète habitable à proximité de la Terre. Le voyage intergalactique suppose donc des distances incommensurables. Nous ne savons pas comment effectuer ces voyages. Nous ne savons pas voyager à la vitesse de la lumière (ce qui est un minimum pour traverser le cosmos). Il existe peut-être des raccourcis, comme les trous de ver, ou des techniques de téléportation, mais tout cela relève plutôt de la science fiction.

En tout cas, pour l’instant, les grandes oreilles du SETI n’ont rien entendu.

Selon le site SciencePost, le SETI a récemment publié les données de son dernier programme de recherche extraterrestre. Plus de 1.300 étoiles ont été sondées. Et pour le moment, nous sommes toujours seuls. Les détails de cette étude sont publiés dans « The Astrophysical Journal ». Certes, la zone explorée est une « goutte d’eau » par rapport à l’immensité de l’univers, mais quand même, ce silence est assez étonnant.

Le paradoxe de Fermi

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Enrico Fermi est un physicien italien qui a mis en évidence dans les années 50 un « paradoxe » que l’on a appelé par la suite le paradoxe de Fermi. Il se demandait pourquoi, s’il y a potentiellement des milliards de milliards d’étoiles dans l’univers observable, nous n’avons pas de contact avec des extraterrestres.

De nombreuses solutions ont été apportées pour résoudre ce paradoxe [12] :

- Il n’existe pas d’extraterrestres ; nous sommes seuls dans l’univers.
- Les extraterrestres existent mais ne communiquent pas comme nous.
- Ils n’ont pas surmonté les difficultés considérables du voyage intergalactique.
- Leurs civilisations ont disparu depuis longtemps.
- Leurs civilisations ne sont pas encore assez développées.
- Ils sont présents mais observent l’humanité discrètement.
- etc.

La Terre, un « cas » unique ?

Aujourd’hui, les scientifiques prennent conscience que le développement de la vie sur Terre est le fruit d’une conjonction incroyable d’événements. De l’eau, bien sûr, mais ça ne suffit pas ! Il faut que cette eau, qui a été propulsée à l’intérieur de la Terre lors de la collision cataclysmique avec Théia plonge dans les profondeurs, puis se mêle à la roche des volcans pour ensuite former la lave. Il faut ensuite que ces volcans évacuent du CO2, un peu mais pas trop, que la proportion entre terres émergées et océans soit juste ce qu’il faut, etc… Il faut aussi qu’une lune stabilise la planète, qu’elle provoque des marées qui assurent une communication biologique entre la terre ferme et l’océan.
Bref, aujourd’hui, les scientifiques considèrent que les conditions pour que la vie apparaisse telle que nous la connaissons sont si précises, si millimétrées que, pratiquement, il n’y a aucune chance pour que cela se reproduise ailleurs dans l’univers.

Certains disent : «  Oui mais avec des milliards de galaxies ayant des milliards d’étoiles qui à leur tour ont des dizaines de planètes, ce serait bien le diable si…   ». Oui, certes, mais aujourd’hui, les scientifiques considèrent que pour trouver une planète comme la Terre la probabilité est sans doute justement d’une chance sur des dizaines de milliards de milliards…

Un article du site de l’OBS du 25 novembre 2014 a d’ailleurs refroidi un peu l’enthousiasme de ceux qui pensent que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Il relate une étude qui vient d’être publiée chez deux astrophysiciens, Tsvi Piran, de l’université hébraïque de Jérusalem, et Raul Jimenez, de l’université de Barcelone. Selon eux, la vie ne pourrait exister que dans 10% des galaxies, et encore, seulement dans les zones des grandes galaxies qui seraient éloignées de leurs centres.

En cause, les « sursauts gamma » qui rendent infernale toute vie sur une planète. Et leur conclusion est sans appel : la vie est peut-être beaucoup moins répandue qu’on pouvait le penser, et la vie intelligente encore moins...

Une si grande solitude, pourquoi faire ?

Sans compter que la probabilité que les phénomènes cataclysmiques qui ont marqué la vie de la Terre ont peut-être aussi détruit toute forme de civilisation ailleurs.

J’ai bien peur qu’effectivement nous ne soyons seuls dans l’univers. L’aventure humaine est peut-être une anomalie, une exception à la règle, une erreur cosmique, une anecdote, une singularité. En fait, compte tenu de la violence qui règne dans l’univers, dans notre système solaire, et sur notre planète, nous ne devrions pas être là. Cela nous donne-t-il une responsabilité particulière ? Il est possible que des forces nous aient ainsi préservés — nous, et personne d’autre dans l’univers — pour nous confier une mission bien particulière, peut-être d’être la conscience du monde visible. En attendant de la découvrir, nous ne pouvons qu’observer effarés l’absurdité de cette chose monstrueuse qu’est l’univers. fin

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26 octobre 2023

Il peut y avoir une explication très simple au paradoxe de Fermi

Un article de Brice Louvet publié le 25 octobre 2023 sur le site SciencePost vient confirmer la thèse que je défends dans mon article « Et si nous étions vraiment seuls dans l’Univers ? » selon laquelle la probabilité qu’il existe une autre intelligence comme la nôtre ailleurs dans notre galaxie ou même dans l’univers est égale à zéro.

Voici l’introduction de l’article :

« Sommes-nous seuls dans l’univers ? Depuis la formulation du célèbre Paradoxe de Fermi, développé par le physicien du même nom il y a plus de 70 ans, de nombreuses théories et hypothèses ont été avancées pour expliquer pourquoi nous n’avons pas encore détecté de signes de civilisations extraterrestres malgré la vaste étendue de l’univers observable. L’une d’entre elles est probablement la plus déprimante. Selon elle, nous pourrions être seuls, non seulement dans notre galaxie, mais peut-être même dans tout l’univers observable. »

lien Voir l’article sur le site de SciencePost : Il peut y avoir une explication très simple au paradoxe de Fermi

27 juillet 2019

Aucun signe de civilisation extraterrestre autour de ces 1.300 étoiles

Selon le site SciencePost, le SETI a récemment publié les données de son dernier programme de recherche extraterrestre. Plus de 1 300 étoiles sont été sondées. Et pour le moment, nous sommes toujours seuls. Les détails de l’étude sont publiés dans The Astrophysical Journal.

Suivre le lien pour lire l’article détaillé de SciencePost :

lien Aucun signe de civilisation extraterrestre autour de ces 1 300 étoiles

26 novembre 2014

La vie ne serait possible que dans 10% des galaxies

Un article du site de l’OBS du 25 novembre 2014 refroidit un peu l’enthousiasme de ceux qui pensent que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Il relate une étude qui vient d’être publiée par deux astrophysiciens, Tsvi Piran, de l’université hébraïque de Jérusalem, et Raul Jimenez, de l’université de Barcelone. Selon eux, la vie ne pourrait exister que dans 10% des galaxies, et encore, seulement dans les zones des grandes galaxies qui seraient éloignées de leurs centres.

En cause, les « sursauts gamma » qui rendent infernale toute vie sur une planète. Et leur conclusion est sans appel : la vie est peut-être beaucoup moins répandue qu’on pouvait le penser, et la vie intelligente encore moins...

lien la-vie-ne-serait-possible-que-dans-10-des-galaxies

Crédit image : Vue d’artiste d’un sursaut gamma (NASA / SkyWorks Digital)

31 août 2014

Sans la lune nous ne se serions sans doute pas là

RMC Découverte a diffusé récemment [13] un documentaire qui apporte de l’eau à mon moulin. Cet épisode de la série « Les mystères de l’Univers » était consacré aux « Énigmes de la Lune ».

Nous avons vu que pour qu’une espèce comme la nôtre soit apparue et ait prospéré, il a fallu une terre assez stable. Or, cette stabilité de notre planète est due en grande partie à la Lune. En tournant autour, elle a stabilisé son orbite qui, sans cet « aimant circulaire », aurait été très chaotique et donc pas très propice à une vie sympa pour des humains.

Sans les marées, point de vie ?

La Lune est à l’origine du phénomène des marées ; sa force gravitationnelle attire vers elle l’eau des océans au fur et à mesure de sa rotation autour de la Terre. Certains chercheurs pensent que le flux et le reflux des marées, qui créent sur les côtes des petites mares se remplissant puis se vidant régulièrement, auraient favorisé la transformation des nageoires des poissons en pattes. Cette mutation aurait permis à ces poissons piégés par l’assèchement des petites mares de survivre et d’aller explorer la terre ferme ; les espèces auraient ainsi quitté les océans pour peupler les continents...

Donc, sans les marées, sans la Lune, la vie serait sans doute restée dans les océans et nous ne serions pas là pour en parler.

Ajoutons qu’en léchant les productions volcaniques des premiers temps, les marées ont permis de ramener dans l’eau des océans des minéraux riches en éléments constitutifs de la vie...

Sans la Lune, point d’humains ?

Autre conséquence de l’existence de la Lune, celle-ci éclaire régulièrement la nuit. Des scientifiques pensent que si nos ancêtres petits rongeurs ont survécu face aux dangereux dinosaures, c’est qu’ils sortaient de leur trou la nuit, pendant que leurs prédateurs dormaient, et pouvaient se nourrir en relative sécurité. Sans les clairs de Lune, cette stratégie de survie n’aurait pas pu être mise en œuvre. Les dinosaures auraient décimé ces petits rongeurs et nous ne serions pas là pour en parler.

Bref, pour qu’une espèce comme la nôtre ait quelque chance d’exister dans l’Univers (fût-il infiniment vaste), il faut la présence d’un satellite semblable à la Lune autour de la planète habitable. Encore faut-il que cette « lune » soit à bonne distance. La nôtre a été beaucoup plus près de la Terre autrefois, provoquant des marées mille fois plus puissantes qu’aujourd’hui, avec des vagues de plusieurs kilomètres de haut ! Invivable !

Statistiquement, tout cela réduit encore la probabilité déjà mince que nous ayons des copains dans le ciel.

lien www.rmcdecouverte.com/episode/enigmes-lune-7976/

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PUBLIÉ LE : 5 juin 2014 | MIS À JOUR LE : 2 juin 2023
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