Spiritualité
10
03
2014

Jésus et Jean Baptiste : vrais ou faux amis ?

TAGS : Baptême | Jean Baptiste | Jésus-Christ | Messie | Mort | Noël | Prophètes | Religion | Saint-Esprit
Publié le : 10 mars 2014 - Modifié le : 7 juin 2023

Jésus et Jean Baptiste... deux figures mythiques de la religion chrétienne. Deux Himalayas de la spiritualité. On nous les présente comme deux frères. Ils ont à peine six mois de différence. Ils vivent au même endroit et prodiguent tous les deux un enseignement religieux. Jean pratique le baptême, d’où son nom, et baptisera même Jésus. L’un et l’autre auront un destin tragique. Jésus, comme on sait, mourra crucifié et Jean décapité. Mais étaient-ils si proches que cela ? N’étaient-ils pas en vérité en compétition l’un avec l’autre ? Tentons d’approcher le mystère de leur relation si complexe...

Au départ, je voulais en savoir un peu plus sur la relation entre Jésus et Jean Baptiste. Comme tout le monde, je connaissais la fameuse scène du baptême de Jésus par Jean Baptiste qui reconnaît en lui le Messie qu’il est venu annoncer. Mais je voulais aller plus loin. Quels ont été leurs rapports avant, après ? Que pensaient-ils l’un de l’autre ? Comment ont-ils été amenés l’un et l’autre à prêcher ? Quels enseignements ont-ils eux-mêmes suivis avant de se lancer dans la vie publique ? Autant de questions qui m’ont toujours passionné, non pas dans une perspective religieuse, mais dans celle, plus concrète, de la destinée de deux personnages bien humains qui ont marqué notre civilisation judéo-chrétienne (même s’il est naturellement difficile de détacher leur histoire des attentes religieuses de leur époque).

Jésus et Jean Baptiste - Enquête historique sur une rencontre légendaire - Laurent Guyénot - Éditions Exergue - 1999.

Je me suis donc plongé dans le livre de Laurent Guyénot, « Jésus et Jean Baptiste ». L’ouvrage est très dense, très précis, et tente de démonter la mécanique très subtile des rapports entre ces deux grandes figures de la chrétienté. Et là, malheureusement, au fil des pages, mon enthousiasme a perdu beaucoup de sa naïveté. En menant d’autres recherches sur Internet, je me suis rendu compte que la thèse de Laurent Guyénot était partagée par d’autres spécialistes. J’ai ainsi pris peu à peu conscience d’un dure réalité : Jésus et Jean Baptiste n’étaient pas copains du tout, mais pas du tout, du tout. Et les évangélistes ont déployé beaucoup d’efforts pour nous faire croire le contraire !

D’où viennent nos informations ?

Malheureusement, nous ne disposons pas d’éléments très fiables sur la vie de ces deux personnages. L’essentiel des informations nous vient des Évangiles, dont on sait qu’ils ne sont pas des reportages sur le vif (loin de là !) mais, comme on dirait aujourd’hui, des « storytellings », des contes religieux plus apologiques qu’historiques.

Les Évangiles ont été écrits des dizaines d’années après la vie de Jésus et les récits ont naturellement été adaptés aux objectifs des premiers chrétiens, à savoir, notamment, montrer la nouveauté de la parole de Jésus et donner de lui l’image du Messie attendu.

Mais il faut reconnaître que l’étude des sources des Évangiles a beaucoup évolué. Laurent Guyénot montre dans son livre qu’il est possible, en étudiant très précisément ces écritures, de déterminer ce qui semble véridique, ce qui est très probable, ce qui a été modifié par des rédacteurs ultérieurs, et d’où viennent les sources. L’auteur parle ainsi d’une « source Q » (Q pour Quelle, source, en allemand) à laquelle les Évangiles semblent emprunter de nombreux éléments. L’Évangile de Marc serait très probablement le plus ancien et aurait servi de source aux deux autres. Sur Wikipédia, on trouve ce schéma qui décrit bien les relations entre les différents Évangiles [1] :

Etude statistique du probleme synoptique

Il semble donc qu’il y ait quatre « sources » principales aux Évangiles : « Marc, Q (matériaux communs à Matthieu et Luc, « double tradition »), L (matériaux propres à Luc) et M (matériaux propres à Matthieu) » [2]. Par la suite les rédacteurs et les copistes ont apporté des modifications, réalisé des ajouts, etc... mais en étudiant le style et les correspondances entre différents textes l’analyse moderne parvient à isoler ces éléments ultérieurs. Et puis la recherche archéologique récente a permis d’asseoir un peu plus l’historicité de ces deux figures dont on sait malgré tout peu de choses.

Que savons-nous sur la relation de Jésus et de Jean Baptiste ?

Les Évangiles ne nous relatent que deux événements mettant en scène les deux hommes :
- le baptême de Jésus par Jean Baptiste ;
- la rencontre entre Jésus et des disciples que Jean Baptiste, alors emprisonné, a envoyés auprès de lui pour lui demander s’il est vraiment le Messie (« Celui qui doit venir »).

Il est aussi question — mais seulement chez Luc — de la naissance merveilleuse de Jean Baptiste. Nous en reparlerons.

C’est bien peu. Et on peut s’étonner que les Évangiles ne relatent pas d’autres rencontres entre ces deux figures supposées être très proches. C’est sans doute l’indice de la forte concurrence qui régnait à l’époque entre les deux courants de prédication...

Les deux hommes sont cousins. Jean Baptiste est l’aîné de Jésus. Il a (en théorie) six mois de plus que lui. Ils ont eu tous les deux une naissance « miraculeuse ». On sait que l’Ange Gabriel a annoncé à Marie qu’elle allait accoucher d’un enfant divin en restant vierge. Le même Ange Gabriel a aussi annoncé une incroyable nouvelle à la mère de Jean Baptiste, Élisabeth, à savoir qu’elle allait accoucher d’un prophète qui aura l’esprit et la puissance d’Élie... alors qu’elle a largement dépassé l’âge de mettre au monde un enfant... Ce récit nous vient de Luc. Il y a peut-être derrière cette similitude de naissance miraculeuse la volonté de rapprocher « deux êtres que tout oppose », comme on dit dans les histoires sentimentales.

On raconte même que Jean Baptiste, dans le ventre de sa mère, aurait « sauté de joie » en présence de Jésus dans le ventre de Marie lors d’une rencontre entre les deux femmes enceintes !

Tout semble fait pour accréditer l’idée de deux hommes qui sont comme des frères, unis à la vie à la mort pour le salut de nos âmes.

Jean Baptiste est supposé naître le 24 juin, à l’époque du solstice d’été. C’est la plus courte nuit de l’année et ce jour-là on célèbre... la fête de la musique depuis Jack Lang... et aussi la venue de l’été avec des feux de joie — les feux de la Saint Jean.

Jésus est lui supposé naître six mois plus tard, le 25 décembre, au solstice d’hiver. Mais l’on sait que ces deux dates semblent des constructions destinées à faire coïncider les fêtes chrétiennes avec des fêtes païennes très anciennes. Voir à ce sujet mon article sur Noël intitulé Tout est faux à Noël mais il ne faut surtout pas le dire aux enfants !

On imagine qu’ils se sont fréquentés quand ils étaient enfants, mais rien ne l’atteste. Devenu adulte, Jean Baptiste se déplace dans le désert de Judée et sur les rives du Jourdain où il tend à exhorter les individus à une grande rigueur morale pour préparer « le Royaume de Dieu ». Il est assez probable que Jésus fut un de ses disciples.

Jean Baptiste mène une vie d’ascèse en Judée. Jésus a pu être son disciple avant d’entreprendre sa propre prédication.

Jean Baptiste est quelqu’un de très intègre. Il vit simplement, vêtu de peaux de bêtes et se nourrissant de sauterelles et de miel sauvage. Il se sent investi d’une mission : préparer la venue du Messie. On le considère alors comme une « incarnation » du prophète Élie, qui avait été enlevé dans les cieux — sans être mort — sur un char de feu. Élie est à l’époque un prophète très populaire, et comme il n’est pas mort, chacun attend son retour. En personne... ou en insufflant son esprit à un autre prophète. Et beaucoup pensent que Jean Baptiste est son incarnation. À l’époque le peuple juif est déchiré par une multitude de courants religieux rivaux et surtout vit sous le joug des Romains. Il espère une libération, l’avènement d’une nouvelle ère. Jean Baptiste est censé annoncer la venue d’un Messie et son travail doit être de préparer cette venue, en convaincant les hommes de renoncer au pêché, sinon la colère de Dieu, le moment venu, les anéantira.

Pour symboliser cette prise de conscience, Jean pratique le baptême, d’où le surnom qu’on lui attribue : Jean le Baptiste. En fait, l’immersion dans l’eau du Jourdain qu’il pratique n’est pas censée laver du pêché, mais marquer la volonté de l’individu de s’écarter du mauvais chemin. Ce baptême est très différent du futur baptême que pratiquera Jésus, lequel symbolise l’entrée dans le Royaume du Saint-Esprit. Pour cette raison ce baptême n’a lieu qu’une fois, alors que Jean Baptiste peut baptiser les mêmes individus plusieurs fois.

Jean Baptiste pratique l’immersion de ceux qu’il incite à renoncer au pêché dans la crainte du châtiment divin.

Selon les spécialistes, Jésus reste quelque temps avec Jean Baptiste puis part de son côté entraînant avec lui quelques disciples qui deviendront ses « apôtres ». Pourquoi ce départ ? Nul ne le sait exactement, mais il est possible que Jésus et Jean Baptiste aient connu des tensions, notamment sur la façon d’envisager l’avènement du « Royaume de Dieu ». Pour Jean Baptiste, Dieu allait punir manu militari tous ceux qui vivaient dans le pêché ; pour Jésus, Dieu allait avec amour aider les hommes à devenir meilleurs. Pas de vengeance, pas de colère, de la compassion, de l’amour. Dans un cas, la « conversion » est le résultat d’une pression extérieure ; dans l’autre, d’une prise de conscience intérieure. Rien à voir, effectivement.

On peut supposer que cette différence de vues a éloigné les deux hommes l’un de l’autre. Et c’est là que nous butons sur le nœud du problème !

Jean Baptiste, comme on l’a vu, est censé préparer la venue du Messie [3]. Mais il se fait de ce Messie une certaine idée qui n’est pas en accord avec la conception de Jésus. Jean Baptiste s’interroge : Jésus est-il « Celui qui doit venir » ? On a vu qu’il enverra des disciples poser la question à Jésus. On en reparlera. C’est le second moment de leur relation décrit par les Évangiles. Il n’y en aura pas d’autres.

Mais les écritures s’efforcent de masquer cette tension entre les deux hommes. Dans la version officielle, Jean Baptiste comprend que Jésus est le Messie dont il prépare la venue. D’où la fameuse scène du baptême, le seul moment de la relation Jésus-Jean qu’on nous détaille un peu dans les Évangiles. Nous allons nous y attarder.

Le baptême : climax de la relation Jésus-Jean

Comme on l’a dit, le baptême pratiqué très couramment par Jean Baptiste dans le Jourdain est un acte symbolique qui vient marquer un processus de purification engagé par l’individu avant l’immersion elle-même.

La grande question que posent les spécialistes est : « Pourquoi Jésus vient-il se faire baptiser par Jean Baptiste ? ». Jésus est-il censé avoir pêché et s’être amendé ? Évidemment, non. Jésus ne vit pas dans le pêché. Pourquoi donc va-t-il voir Jean Baptiste pour se faire baptiser par lui ?

Pour Laurent Guyénot, l’explication est que Jésus cherche à reconnaître Jean Baptiste, son autorité, son action, pour que celui-ci le reconnaisse en retour.

Le baptême de Jésus par Jean Baptiste marque pour ainsi dire le début de la vie de prédication de Jésus. C’est une scène très curieuse, sur le style « Mais si, mais non. Passe d’abord, mais non toi d’abord. Je te remercie, mais non c’est moi qui te remercie. Tu es grand, mais non c’est toi qui es grand ».

Cette relation entre Jean Baptiste et Jésus est tellement complexe que la scène du baptême, qui est la seule scène qui les réunit, n’a ni queue ni tête. La situation est incongrue, les dialogues minimalistes n’ont aucun sens...

Je vous demande de bien regarder cette courte vidéo. Elle est extraite du très beau film que Franco Zeffirelli a consacré à Jésus, « Jésus de Nazareth ». C’est Michael York qui donne toute sa puissance à Jean Baptiste. Jésus, lui, est interprété par Robert Powell, lequel avait auditionné d’abord pour le rôle de... Judas ! Analysez bien la scène, car nous allons ensuite la décortiquer image par image. Remarquez bien que Jésus arrive tout seul de nulle part et repart tout seul vers nulle part :

Que nous montre cette scène ?

1) Jean Baptiste est tout surpris de voir Jésus arriver seul. Il n’en revient pas. Pourtant, celui dont la mission sur terre est de préparer la venue du Messie ne devrait pas être surpris que le Messie lui rende visite...

2) Jean Baptiste a alors une phrase étrange : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi et c’est toi qui viens à moi ». Ce dialogue a été écrit par les premiers chrétiens pour montrer que Jean Baptiste reconnaît le Messie dans la personne de Jésus. Mais elle ne veut rien dire, car si Jean Baptiste reconnaît que Jésus est le Messie à ce moment, pourquoi va-t-il le baptiser ? Il doit le savoir sans pêchés. Il le fait juste parce que Jésus lui demande et qu’il n’ose pas lui refuser ? C’est bizarre. Et pourquoi Jean Baptiste, qui est aussi un modèle de morale, dit qu’il a besoin d’être baptisé ? Étrange. Ça ne veut rien dire mais c’est très beau. Ce dialogue irrationnel joue seulement sur l’émotionnel. Jean se prosterne devant le Jésus. C’est ça l’important.

3) Jésus répond par une phrase énigmatique : « Laisse faire ainsi. Il est convenable que nous accomplissions ce qui est juste ». C’est-à-dire en fait : je suis bien d’accord avec toi, cette scène n’a aucun sens mais elle est dans le scénario, ne cherchons pas à comprendre, tout cela nous dépasse !

4) Alors Jésus plonge dans l’eau du Jourdain et Jean le baptise. Il se produit à ce moment un petit miracle. Le ciel s’entrouvre et une colombe apparaît. C’est l’Esprit saint qui descend sur Jésus. Là, on ne comprend plus rien du tout ! On a vu que le baptême de Jean et le baptême des chrétiens ne sont pas de même nature. Le baptême de Jean Baptiste marque le renoncement au pêché ; le baptême des chrétiens est beaucoup plus profond. La personne baptisée reçoit sur elle le Saint-Esprit. Elle n’a pas d’effort à fournir pour se débarrasser de ses pêchés, le Christ, par son sacrifice, les rachète à ce moment-là. Pour résumer, le baptême de Jean relève de l’hygiène de vie quotidienne, le baptême des chrétiens sonne l’entrée dans un nouveau royaume. C’est pourquoi on ne baptise qu’une fois.

Alors, on ne comprend rien à la scène car Jean Baptiste pratique son baptême comme il a l’habitude de le faire, et le Saint-Esprit descend sur Jésus. Cela, au fond, mélange les deux types de baptêmes. Comment Jean Baptiste, par son baptême, peut-il provoquer ce miracle ?

5) Voyant cela, Jean Baptiste, médusé, prononce une phrase très importante : « Voici mon fils bien-aimé. En lui j’ai mis tout mon amour ». En fait, par la bouche de Jean Baptiste c’est Dieu lui-même qui s’exprime : « Oh ! Père éternel, j’entends ta voix », dit Jean. Si c’est Jean Baptiste qui cite les paroles de Dieu, c’est pour nous montrer que c’est à ce moment que Jésus devient le Messie, et Jean Baptiste ne peut plus l’ignorer maintenant. Mais alors du coup, cela revient à faire de Jean Baptiste celui par qui Jésus est devenu le Messie. Que ce serait-il passé si Jean Baptiste n’avait pas voulu baptiser Jésus ? Est-ce que Jésus savait qu’en recevant le baptême de Jean Baptiste il recevrait l’Esprit saint ? Et si c’est le cas, pourquoi cela devait-il être comme cela ?

6) Et à la fin de la scène, Jésus s’en va dans une incroyable solitude. Jean Baptiste dit à ses disciplines : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le pêché du monde. C’est lui que vous devez suivre maintenant. Il faut qu’il croisse et que je diminue ». Pourtant, Jésus s’éloigne seul.

On le voit, cette scène n’a aucun sens. Elle juxtapose les idées, les intentions, les symboles, mais l’enchaînement est incohérent.

Ce moment étrange, qui suit à peu près fidèlement les Évangiles, essentiellement celui de Matthieu (voir encadré ci-dessous), rassemble en un moment clé l’essentiel de la relation de Jésus et de Jean Baptiste. Si elle existe, c’est, étrangement, pour nous montrer quelque chose qui n’a en fait, semble-t-il, jamais existé entre eux.

Le baptême dans les Évangiles

Le baptême de Jésus vu par Francesco Trevisani.

Le baptême selon Marc :

Et il advint qu’en ces jours-là, Jésus vint de Nazareth de Galilée, et il fut baptisé dans le Jourdain par Jean. Et aussitôt, remontant de l’eau, il vit les Cieux se déchirer et l’Esprit comme une colombe descendre vers lui, et une voix vint des Cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as ma faveur. » [4]

Le baptême selon Matthieu :

Alors Jésus arrive de la Galilée au Jourdain, vers Jean, pour être baptisé par lui. Celui-ci l’en détournait, en disant : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! » Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire pour l’instant : car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice. » Alors, il le laisse faire. Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l’eau ; et voici que les cieux s’ouvrirent : il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir vers lui. Et voici qu’une voix venue des Cieux disait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, qui a toute ma faveur [5]. »

La version cinématographique est très proche du texte de Matthieu. Celui-ci ajoute des éléments par rapport aux textes de Marc ou de Luc. « Par toutes ces retouches savamment calculées, écrit Laurent Guyénot [6], Matthieu veut faire croire à son lecteur :
— que Jean savait déjà que Jésus était le Messie avant même de le baptiser ;
— que la messianité de Jésus fut publiquement révélée par Dieu à l’occasion du baptême de Jésus par Jean. »

Le baptême selon Luc :

Or, il advint, une fois que tout le peuple eut été baptisé et au moment où Jésus, baptisé lui aussi, se trouvait en prière, que le ciel s’ouvrit, et l’Esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix partit du ciel : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré [7] »

Dans sa version, Luc escamote Jean. Dieu s’adresse directement à Jésus. Celle de Matthieu avait l’inconvénient de laisser croire que le baptême de Jean Baptiste apportait l’Esprit saint. Luc ne veut pas laisser cette ambiguïté. Pour l’auteur, Luc était sans doute en contact avec la communauté baptiste de son époque et savait donc que Jean Baptiste n’avait pas reconnu la messianité de Jésus.

La version de Luc, par ailleurs, dissocie le baptême lui-même de l’apparition de la colombe. Il est en effet plus probable que cette révélation de la filiation divine s’est produite dans un moment où Jésus s’était mis à l’écart pour prier, plutôt que publiquement au moment d’un baptême avec une foule nombreuse.

Les variations des différentes versions des évangélistes sur cet unique épisode d’une rencontre entre Jésus et Jean Baptiste en disent long sur leur embarras à situer la nature exacte de la relation des deux personnages.

Se connaître sans se reconnaître

Toute la problématique de la relation entre les deux hommes peut se résumer ainsi :

Jean Baptiste était un prophète, inspiré par Élie, dont la mission sur Terre, en ces temps troublés pour le peuple juif, était de préparer la venue du Messie, « Celui qui doit venir ». Et voilà que se présente un autre prophète, Jésus, que de plus en plus de gens prennent pour ce Messie. Jésus, forcément, compte sur Jean Baptiste pour le soutenir, pour rallier à sa cause des fidèles, en premier lieu ses disciples, et surtout pour le reconnaître comme messie. Car Jean Baptiste bénéficie à l’époque d’une très grande renommée. Il est très suivi. Il fait autorité. S’il disait « Jésus est le Messie que l’on attendait », il est évident que cela aurait un grand retentissement et faciliterait la tâche de Jésus.

Jean Baptiste a-t-il raté la marche en ne reconnaissant pas Jésus comme le Messie ?

Jean Baptiste, de son côté, n’avait peut-être pas vu sa mission comme cela. Il ne pensait sans doute pas que le Messie annoncé serait son contemporain, si proche de lui, un cousin, quasiment du même âge, autrefois un des ses disciples. D’où une question qu’il demandera à ses disciples d’aller poser à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ? ».

Malheureusement, Jésus est un peu gêné par ce genre de question, car nul ne peut lui-même dire « Je suis le Messie ». Autant aller tout de suite sonner à la porte du premier asile d’aliénés ! Il faut nécessairement que quelqu’un le dise à sa place. Or Jean Baptiste ne le dira pas.

Pour Jean Baptiste, Jésus n’est ni plus ni moins qu’un voyou et un imposteur !

Pourquoi Jean Baptiste ne le dit-il pas ? Selon certains spécialistes, dont Laurent Guyénot, pour une raison principale très forte, à ses yeux, Jésus n’en est tout simplement pas digne !

Jean Baptiste, on l’a dit, est quelqu’un de très intègre. Il n’est pas loin de condamner tous les « pêcheurs », à l’inverse précisément de Jésus qui, lui, fréquente les voyous, les filles de mauvaise vie, et réalise même des guérisons le jour du sabbat où, en principe, on ne doit rien faire. Comment Jésus peut-il enfreindre ces règles ? Comment peut-il se mettre du côté de ceux qui ont pêché ? Jean Baptiste est très choqué. Il est convaincu qu’il vient annoncer des temps qui seront très durs pour tous ceux qui sont sur la mauvaise voie. Un bain de sang va noyer tous les pêcheurs du monde. Jean Baptiste est là pour sauver ceux qui le suivront.

Jésus, lui — et c’est toute la nouveauté de son message — ne voit pas du tout les choses comme cela. Dieu est amour. Il n’interviendra pas avec un glaive, mais par la persuasion, en guidant les âmes vers le bien, sans pointer du doigt ceux qui se sont égarés. Jean Baptiste ne peut pas comprendre cela. Pour lui, Jésus n’a pas une éthique qui lui convient. Il s’en méfie donc, et il n’est pas enclin à inciter ses disciples à aller le rejoindre. Ni à s’effacer devant lui, contrairement à la phrase : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». D’ailleurs, Jean Baptiste ne rejoindra pas Jésus et continuera à mener son combat de son côté. Preuve qu’il ne l’a pas reconnu, contrairement à ce que laisse entendre la scène du baptême. Pourtant, pour les évangélistes, Jean Baptiste était le seul à pouvoir donner quelque crédit à la démarche de Jésus [8].

Tout ceci paraît plein d’incohérence. Les discours de Jésus et de Jean Baptiste me paraissent à l’opposé l’un de l’autre et on comprend que les deux prédications n’aient pas pu fusionner. Il y avait réellement une compétition entre deux thèses : un Dieu apocalyptique ou un Dieu du pardon. Du coup, je ne vois pas bien comment Jean Baptiste, par sa vision du « Royaume de Dieu », était censé « préparer » la venue de Jésus. L’un appelle le peuple à la rigueur ; l’autre à la tolérance.

Ce baptême qu’on nous présente comme un grand moment d’union entre deux hommes respectueux l’un de l’autre m’apparaît plutôt comme la mise en scène d’un divorce profond entre eux. L’art des Évangiles est de nous le dire tout en montrant le contraire. Comme ces gens qui disent oui en faisant non de la tête. On décrit une magnifique union, alors qu’en y regardant de près on comprend qu’il s’agit en fait d’un divorce ! Comment interpréter autrement les incohérences de cette scène ?

Que deviennent Jésus et Jean Baptiste après le baptême ?

C’est en effet après ce « divorce »... pardon... après ce baptême, que Jésus commence sa prédication, en mettant en place sa propre forme de baptême.

Jean Baptiste continue sa prédication de son côté. Il ne s’efface pas et continue à stigmatiser les errements des chefs religieux et des puissants. Ce qui causera sa perte. À cette époque, Hérode Antipas, fils d’Hérode le Grand (ce roi mort peu de temps après la naissance de Jésus), souhaite épouser en secret la femme de son demi-frère, Hérode Boëthos, qui est aussi sa cousine ! Les deux sont déjà mariés chacun de leur côté, mais qu’importe ! Hélas l’union est révélée et Jean Baptiste monte au créneau et se répand en dénonçant l’immoralité du roi Hérode. Celui-ci, qui éprouve apparemment une certaine admiration pour Jean Baptiste, le fait néanmoins arrêter, pas seulement parce qu’il dénonce ses turpitudes mais parce que son influence sur un nombre grandissant d’esprits lui paraît une menace.

Jean Baptiste est jeté en prison par Hérode Antipas. Ainsi prend fin sa mission mais non son influence...

Jean Baptiste est donc emprisonné. Pour autant, ses disciples ne rejoignent pas Jésus, étrangement, et continuent à propager les idées de Jean Baptiste, lequel, de sa prison, où il semble jouir de certaines conditions favorables, continue de préparer le Royaume de Dieu.

C’est là qu’intervient le fameux épisode où Jean Baptiste demande à des disciples d’aller demander à Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » [9] ? Il est évident que Jean Baptiste a eu vent, dans sa prison [10], des miracles que Jésus réalisait, des paroles qu’il prononçait sur l’amour de Dieu, sur le pardon, sur sa fréquentation des personnes de mauvaise vie ; vent aussi de son succès, des foules qui commençaient à l’écouter, à le suivre. Alors, peut-être se demande-t-il s’il est vraiment le Messie annoncé ? Certains auteurs [11] mettent en avant ainsi le doute qui a pu germer dans l’esprit de Jean Baptiste après avoir, dans un premier temps, écarté l’idée que Jésus pût être le Messie. Mais venant d’une personnalité aussi éminente que Jean Baptiste, ce doute est ravageur, insultant aussi.

À la question de Jean Baptiste posée par les disciples qui viennent le voir, Jésus répond, en reprenant des paroles de l’Ancien Testament :

« Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres ; et heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi [12] ! »

Jésus ne pouvait de toute façon pas répondre simplement « Oui, je suis celui qui doit venir ». On ne s’autoproclame pas Messie. Pour d’autres [13], Jean Baptiste ne doute pas de la réponse à sa question — Jésus est bien celui qui doit venir — mais ses disciples, eux, quand ils voient le comportement étonnant de Jésus, se posent des questions. Jean Baptiste les aurait donc incités à aller eux-mêmes poser la question à Jésus. C’est une possibilité.

On ignore la réaction de Jean Baptiste à la réponse de Jésus. Hérode, finalement, le fait décapiter. La légende veut que la tête du prophète lui ait été demandée par Salomé, la fille d’Hérode. Au cours d’une célèbre danse, elle aurait offert à sa mère Hérodiade la tête de Jean Baptiste sur un plateau. Il est peu probable que cette histoire soit vraie. Mais, en revanche, on sait qu’Hérode finit par exécuter Jean Baptiste.

Que deviennent alors ses disciples ?

Une partie des disciples de Jean Baptiste, après sa mort, est sans doute allée rejoindre Jésus, mais le gros des troupes ne s’est pas rallié à lui [14]. De sorte qu’au début de la chrétienté, il existe une forte communauté de « Baptistes » pour qui Jean Baptiste, le prophète incarnation d’Élie, est venu préparer la venue d’un Messie... mais pas forcément de Jésus !

C’est ce qui crée toute l’ambiguïté des Évangiles, et leurs divergences. Pour simplifier, l’exercice de leurs auteurs consiste à s’attirer les bonnes grâces des « Baptistes » en montrant clairement que Jésus a toujours reconnu Jean Baptiste comme l’incarnation du prophète Élie. En même temps, les Écritures évitent de le survaloriser. C’est pourquoi Luc écrit [15] :

« Jean disait : “Celui que vous croyez que je suis, je ne le suis pas ; mais voici venir après moi celui dont je ne suis pas digne de délier la sandale” ».

Car bien des « Baptistes » restaient convaincus que Jean Baptiste était le Christ. Les Écritures cherchent donc à remettre Jean Baptiste à sa place (« le plus petit dans le Royaume est plus grand que lui [16] » dit Jésus, sympa, à propos de Jean Baptiste), sans pour autant l’humilier, pour ne pas trop mécontenter les « Baptistes » et les persuader de rejoindre la cause chrétienne...

Avec des si...

Le destin de Jésus aurait-il été différent si Jean Baptiste l’avait soutenu ?

À propos de la relation de Jean Baptiste avec Jésus, on hésite entre soutien apporté du bout des lèvres et franche hostilité. Ce défaut d’adhésion sincère et enthousiaste au projet de Jésus a-t-il causé la perte du prophète dont il était censé préparer la venue ? La question peut se poser. Il est évident que lorsque Jésus arrive à Jérusalem, il est pris d’un très mauvais pressentiment. Il se sent seul, sans réel soutien. Face à Ponce Pilate, aurait-il évité la condamnation si Jean Baptiste l’avait ouvertement désigné comme le Messie ? Le chef romain aurait-il hésité à mécontenter tous ceux — et ils étaient nombreux à l’époque — qui suivaient Jean Baptiste ?

Il y a deux réponses possibles à cette question, l’une humaine, l’autre divine :

- Jésus, effectivement, aurait sans doute échappé à la croix s’il avait été davantage soutenu par Jean Baptiste et ses disciples. Si les deux courants s’étaient fondus en un seul, Rome aurait sans doute hésité à condamner Jésus. Du reste, au moment où il meurt, Jésus n’a pas changé grand-chose au monde ! Pas encore... L’influence des idées des « Baptistes » est bien plus importante. La crucifixion est tellement humiliante que la mort de Jésus aurait pu, à ce moment, n’être que la fin du beau rêve d’une humanité déchargée de ses pêchés par un dieu aimant.

- Même si, arrivé à Jérusalem où l’attend la mort, Jésus prie [17] pour que Dieu éloigne de lui cette funeste perspective, il sait sa nature divine, il connaît les écritures et les prophéties d’Isaïe sur la fin tragique du Messie qui viendra :

(...) Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face ; en butte au mépris, nous n’en faisions aucun cas. Vraiment c’était nos maladies qu’il portait, et nos douleurs dont il s’était chargé ; et nous, nous le regardions comme un puni, frappé de Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie ; et le Seigneur a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous. On le maltraite, et lui se soumet et n’ouvre pas la bouche, semblable à l’agneau qu’on mène à la tuerie, et à la brebis muette devant ceux qui la tondent ; il n’ouvre point la bouche. [18] (...)

L’absence de soutien de Jean Baptiste n’est donc pour lui qu’un des éléments — sans doute pas le plus important — qui vont le conduire vers la croix, avec la suite que l’on connaît...

Mais en tant qu’homme, Jésus attendait certainement une parole de Jean Baptiste qui n’est pas venue. Qu’aurait-elle changé à son destin ? C’est un grand mystère. Les Évangiles ne répondent pas réellement à cette question. La nécessité de situer le mouvement chrétien naissant face au mouvement baptiste très puissant amène à des contorsions verbales qui nous éloignent d’une connaissance historique de ce que les deux avaient vraiment dans la tête au moment où ils « cohabitaient ».

Si Jésus n’a sans doute pas souffert de cette absence de soutien dans la mise en œuvre du « plan divin », il paraît évident que les premiers chrétiens, eux, tenaient à accréditer la thèse que Jean Baptiste avait reconnu Jésus comme le Messie, tout en se démarquant des idées des « Baptistes ». On sait aujourd’hui l’importance des soutiens apportés par des personnalités politiques nationales à des petits candidats aux élections locales... Les premiers chrétiens ont un grand besoin de ce « coup de pouce ».

Malgré tout, est-ce que Jean Baptiste, comme le pensent certains [19] a raté la marche ? C’est bien possible. Mais il faut se mettre à sa place ! Le comportement de Jésus était si choquant pour lui ! Son aveuglement (« Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » vise sans doute aussi à montrer, en creux, l’incroyable nouveauté du message de Jésus.

Une grande désillusion

J’avais imaginé une réelle fraternité entre Jésus et Jean Baptiste. Je pensais notamment qu’ils avaient tous les deux fait partie des Esséniens. Mais les célèbres Manuscrits de la Mer Morte ne parlent absolument pas d’eux [20].

J’avais imaginé que Jean Baptiste, si puissant, si vénéré, apporterait son soutien à Jésus. Le guerrier préparant les peuples au glaive de Dieu en invectivant avec force les pêcheurs, le prédicateur intransigeant vêtu de peau de bête, vivant les pieds dans l’eau du Jourdain, aurait transmis toute sa puissance au futur Messie. Mais non, j’ai découvert au fil de ces lectures la lutte de deux clans rivaux, de deux visions du monde spirituel opposées, de deux chapelles qui comptent leurs disciples et qui jalousent leur influence. Dans l’Évangile de Jean [21], il est écrit :

« Quand Jésus apprit que les disciples de Jean [Baptiste] avaient entendu dire qu’il faisait plus de disciples et en baptisaient plus que Jean, il quitta la Judée et regagna la Galilée. »

Vraiment amis, Jésus et Jean Baptiste ? Hum...

Au moins le destin les a réunis : les prophètes finissent mal, en général. fin

Jésus de Nazareth de Franco Zeffirelli

La plupart des images qui illustrent cet article sont tirées du film que Franco Zeffirelli réalisa en 1977 à la demande du pape Paul VI et dont il fut tiré une série TV de plus de six heures. Un très beau livre (Photo) lui a également été consacré.

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Notes

[1Le quatrième, celui de Jean, est un peu considéré à part.

[2Laurent Guyénot, Jésus et Jean Baptiste, page 21.

[3C’est surtout Matthieu qui fait de Jean Baptiste une incarnation d’Élie préparant la venue de Jésus. Il semble avoir été très influencé par la communauté baptiste qui l’entourait. Marc et Luc, eux, établissent seulement une relation de parenté entre Jésus et Jean Baptiste (Voir Laurent Guyénot, page 221).

[4Marc 1/9-11.

[5Matthieu 3/14-15.

[6Page 167.

[7Luc 3/21-22.

[8Le Messie est aussi quelqu’un qui vient rendre sur Terre la justice divine par la violence, ce qui n’est pas dans la conception de Jésus. Celui-ci ne pouvait pas dire qu’il était ce « Messie-là ».

[9Luc 7/17-19.

[10Il n’est pas dit que Jean Baptiste était en prison à cette époque. C’est sans doute Matthieu qui le déduit du fait que ce n’est pas Jean Baptiste lui-même qui va poser la question à Jésus.

[12Matthieu 11/4-6.

[14Cependant, il semble qu’après la mort de Jean Baptiste, Jésus ait radicalisé son propos et monté la pression d’un cran, sans doute pour se rapprocher du Messie qu’attendait son cousin, ce qui le conduira d’ailleurs à sa perte. Il s’apprêtait en tout cas à exercer la direction du royaume de Dieu sur Terre.

[15Actes 13/24-25.

[16« Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. » Matthieu 1/11.

[17« Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. » Prière de Jésus au jardin de Gethsémani. (Luc 22 : 39-46)

[18Is 52, 13 - 53, 12.

[20En revanche, il semble que l’un et l’autre aient repris des idées et des pratiques (notamment l’immersion) développées par ce groupe.

[21Jean 4/1-3.

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PUBLIÉ LE : 10 mars 2014 | MIS À JOUR LE : 7 juin 2023
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